• Syrie:<o:p></o:p>

    le Qatar dément avoir eu tout contact avec le régime de Damas<o:p></o:p>

     

    Le Qatar qui soutiendrait le régime chiite de Bachar al-Assad? L'affaire semble impropable et c'est pourtant ce qu'affirmait mardi soir sur la chaine libanaise OTV, Sayyed Nasrallah, chef du Hezbollah soutenant pour sa part le régime de Damas. "Nous avons eu des discussions. Une ligne de communication entre nous et le Qatar a été [récemment] rouverte, mais dans une certaine limite" a-t-il déclaré sans rien dévoiler cependant de l'identité ni du grade du représentant qatari qu'il affirmait avoir reçu. <o:p></o:p>

    L'affirmation a été aussitôt démentie par un responsable du ministère des Affaires Etrangères qatari qui a dit que le Qatar n'avait eu "aucun contact direct ou indirect avec le régime syrien". "Notre seul contact demeure la Coalition nationale des forces de l'opposition syrienne, représentant légitime du peuple syrien" a rajouté le ministère des Affaires étrangères. <o:p></o:p>

    Toutefois, les représentants qataris affirment que Doha soutenait "une solution diplomatique garantissant les droits de ce peuple". Ils renvoient ainsi aux multiples efforts accomplis par la communauté internationale dans le but d'amener les deux bellligérants à la table des négociations à Genève le 22 janvier prochain. <o:p></o:p>

    Le Qatar, quant à lui, est un soutien infaillible des Rebelles et prône avec ses alliés du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) l'établissement d'un calendrier de transition politique et invite fermement les puissances occidentales à ne reconnaître comme unique représentant légitime du peuple syrien le CNS (Conseil National Syrien). <o:p></o:p>

    Le CCG est composé du Qatar, de l'Arabie Saoudite, d'Oman, de Bahreïn et des Émirats Arabes Unis. L'Arabie Saoudite et le Qatar sont les principaux financiers et soutiens du CNS et de l'ASL (Armée Syrienne Libre). C'est pour cela qu'une alliance entre les deux pays sunnites et le Hezbollah, grand acteur chiite de la scène moyenne-orientale semble difficilement concevable. <o:p></o:p>

    Pourtant, il fut un temps où Hezbollah et le Qatar entretenaient de bons liens. L'Émirat qatari avait participé aux financements de pans de villages touchés par les conflits avec Israël en 2006. Le Cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani s'était rendu en 2010 dans le sud-Liban notamment dans le village de Bint Djbeil où les combats contre Tsahal* avait été très violents. Les relations entre les deux pôles s'étaient largement dégradées suite à la prise de position manifeste des qataris en faveur des Rebelles sunnites en Syrie, ceux là même que le Hezbollah combat aux côtés du président Al-Assad. <o:p></o:p>

     

    * Tsahal: en Hébreu Tsva Hagana LeIsraël, Armée de Défense d'Israël aussi traduit en français Force de Défense d'Israël. <o:p></o:p>

     

    Questions d'Orient/ Le 05 décembre 2013


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  • Syrie:

    Bachar Al-Assad mentionné pour la première fois pour crime contre l'humanité

     

    La haut-commissaire des droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay a déclaré pour la première fois avoir des preuves crédibles pour accuser le président syrien de "crimes de guerre" et de "crimes contre l'humanité" pour ses actions dans le conflit syrien. 

    Le conflit syrien a jusqu'à aujourd'hui fait au moins 126 000 morts selon l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme. 

    Navi Pillay a indiqué que les preuves provenaient de la Commission d'enquête sur la Syrie du Conseil des Droits de l'Homme. "Elle (la commission) a produit d'énormes quantités de preuves (...) sur des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité", ajoutant :"les preuves indiquent une responsabilité au plus haut niveau du gouvernement, y compris du chef de l'Etat". Cette commission a été créée le 22 août par le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et elle a tient un rôle d'enquête (un petit peu passive) sur toutes les violations des droits de l'homme depuis mars 2011, c'est-à-dire le déclenchement de la crise syrienne. 

    C'est la première fois que la Commission cite directement un nom et accuse directement les plus hautes instances du régime politique syrien. Elle s'était pour l'instant cantonnée à désigner que certains hauts fonctionnaires devraient endosser une responsabilité dans les actes commis. Dans son rapport du 11 septembre, elle a accusé Bachar Al-Assad de "crimes de guerre" et de "crimes contre l'humanité" et la rébellion de "crimes de guerre". 

    Pour produire ces preuves la Commission a du s'appuyer sur plus de 2000 entretiens qui ont été réalisés depuis sa création avec des personnes concernées en Syrie ou dans les pays voisins. La Commission n'a en effet jamais eu le droit de se rendre sur le sol syrien. Elle a toutefois réussi à établir une liste restée confidentielle (qui a souvent été actualisée) de personnes soupçonnées d'être responsable d'atteintes aux droits de l'homme. La liste aurait été transmise à Navi Pillay mais cette dernière ne l'aurait pas consulté à l'heure qu'il est. 

     

    Lundi 02 décembre, l'ouverture de la conférence des Etats parties de l'OIAC a été l'occasion de rappeler que le dossier des armes de destruction chimiques syriennes avait beau donné de grands espoirs, le plus dur restait à faire quant à la destruction des armes. 

    En Syrie, les rebelles ont annoncé tenir le coeur de la ville de Maaloula (à dominante chrétienne) à environ 50 kilomètres au nord de Damas. A l'est, à la frontière avec le Liban la rébellion semble plus en difficulté et en proie au désordre qui se solde par un regroupement dans les montagnes de l'Ersal, nouveau foyer djihâdiste. 

     

    Questions d'Orient/ Le 04 décembre 2013


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  • Liban / Syrie:

    Un combattant du Hezbollah assassiné hier à Beyrouth

     

     

    C'est une figure emblématique du Hezbollah et de la résistance à l'invasion du sud-Liban par Israël qui est tombée mardi 03 décembre. Hassan al-Laqqis a été assassiné hier près de son domicile à Haddath à l'est de Beyrouth alors qu'il était dans son véhicule. L'assassinat semblait très préparé et a été exécuté de manière professionnelle: pistolet muni d'un silencieux, plusieurs assaillants, balles tirées à bout portant en pleine tête.

    Cet assassinat arrive dans un contexte de tensions extrêmes entre les sunnites et les chiites qui luttent en Syrie et déportent leurs combats dans le pays voisin qu'est le Liban. Laqqis était connu pour son implication dans le conflit syrien au côté du pouvoir chiite en place et dans le groupe du Hezbollah. Originaire de Baalbeck (où il a été enterré aujourd'hui mercredi 04 décembre) il avait été un des premiers miliciens chiites à rejoindre le Hezbollah à sa créaction au début des années 80 grâce au Gardiens de la Révolution iraniens. 

    C'est peut-être ce clivage idéologique qui lui aura couté la vie mardi soir. Suite à son assassinat, le Hezbollah a de suite ciblé Israël (il avait été un farouche opposant à la politique expansionniste du pays) mais le pays hébreu a de suite démenti cette accusation en admettant que le Hezbollah devrait plutôt porter ses suspicions sur les rebelles sunnites que le Hezbollah combat en Syrie. Ces "rebelles" syriens de plus en plus affiliés à al-Nostra sont déjà responsables du double attentat contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth le 19 novembre. L'attentat avait couté la vie à 25 personnes. 

    A une échelle internationale, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a pointé du doigt l'Arabie Souadite qui règne en maître des pays sunnites au Moyen-Orient. Nasrallah a affirmé que le pays serait à l'origine de l'attentat au Liban qui avait été revendiqué par le groupuscule des Brigades d'Abdallah Azza lié à Al-Qaïda qui ont «un émir et il est Saoudien, et je suis convaincu qu'il (le groupe) est lié aux services secrets saoudiens, qui dirigent des groupes comme celui-là dans différentes parties du monde». 

    Il faut dire que cet assassinat est la troisième opération visant le coeur du Hezbollah conduite en cinq mois. Malgré ces attaques qui semblent atteindre leur but, le chef du mouvement chiite a affirmé très clairement que cela n'entraverait en rien le soutien armé que continue et continuera de fournir le Hezbollah au président Bachar al-Assad. 

     

    Cette attaque tombe comme une lourde conclusion suite au trois jours d'affrontements entre militants pro-Assad chiites et rebelles syriens sunnites à Tripoli, grande ville du Liban connue pour son marquage idéologique sunnite. Les affrontements auraient fait onze victimes jusqu'à maintenant.

    On peut craindre que ce regain de tensions (qui semblait surtout se maintenir à Tripoli) s'étende au pays entier qui plongerait dans une guerre civile idéologique aggravée par l'arrivée continuelle de centaines de milliers de réfugiés victimes du conflit syrien. Ce théâtre syrien est propice aux réglements de comptes entre iraniens et saoudiens (par le biais de leurs relais chiites et sunnites) qui se vouent une haine viscérale et qui déplacent le conflit sur une terre (le Liban) vouée au départ au soutien et non au djihâd. 

    Autant dire que la géopolitique du Moyen-Orient semble polarisée sur le risque de basculement dans la violence idéologique du Liban ce qui aurait des conséquences considérables sur l'avenir de ses voisins notamment Israël. 

     

    Questions d'Orient/ Le 04 décembre 2013


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  • Syrie: 

    Les Etats-Unis annoncent la destruction d'une part des armes chimiques du régime al-Assad en mer

     

    Suite à l'accord trouvé entre les puissances occidentales, la Russie et le régime de Bachar al-Assad, qui vise à détruire le stock d'arme chimique dont le régime aurait fait usage, les Etats-Unis et l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) sont dorénavant en première ligne pour passer à l'acte et procéder à la destructions des quelques 1000 tonnes et plus de composants chimiques. 

    L'OIAC a annoncé le 30 novembre dernier qu'une bonne part des stocks chimiques seront détruits en mer depuis un bâtiment de la navire américaine. "Le directeur (de l'OIAC) a déclaré que les opérations de neutralisation seront menées en mer sur un navire des Etats-Unis en utilisant la technique de l'hydrolyse" a déclaré l'Agence dans un communiqué. "Le navire a été modifé pour accueillir les opérations et supporter les opérations de vérification de l'OIAC"

    Toutes les armes ne seront pas ainsi détruites et les plus dangereuses restantes devront être transportées hors du pays syrien avant le 31 décembre. Cela est le résultat d'un accord du Conseil Exécutif de l'organisation gérant le dossier des armes chimiques qui s'était réunie pour traiter la question mi-novembre. Globalement, la majorité des armes et des précurseurs servant à la composition des armes de destruction (à l'exception de l'isopropanol) devront avoir quitter le sol syrien avant la date butoire fixée le 5 février 2014. Les installations de production ayant été déclarée par le régime al-Assad devront aussi être détruites et cela aura lieu du 15 décembre au 15 mars 2014 toujours, selon l'OIAC.

    Même si tout le monde semblait s'être réjoui des accords trouvés pour  la neutralisation puis la destruction du stock chimique, il y a dorénavant moins de candidats (en terme d'Etats-Nations) pour accepter sur son sol les proccessus de destruction. A vrai dire, aucun pays ne s'est encore mobilisé et n'a encore accepté ce processus. 

    Pour ce qui est des firmes concernées, il y a eu des réactions à l'appel de l'OIAC supervisant les opérations. A la date de vendredi, 20 entreprises spécialisées s'étaient manifestées pour engager le processus de destruction des 800 tonnes d'agents chimiques et des 7,7 millions de litres de résidus. Le nom de ces firmes n'a pas été révélé sauf la firme finlandaise Ekokem dont le président Timo Pekkari a officiellement déclaré la candidature. "Nous avons exprimé notre intérêt concernant certaines des substances qui figurent sur la liste (...) et qui sont assez semblables à ce que nous traitons régulièrement" a-t-il déclaré. 

    A la mi-novembre, l'Albanie qui avait reçu des pressions des Etats-Unis avait fermement refusé que les opérations se déroulent sur son sol. 

     

    Questions d'Orient/ Le 03 décembre 2013


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  • Syrie / Liban :

    l'extension de la rébellion vers des foyers islamistes incontrôlables

     

    Le double attentat à la voiture piégée de Bir Hassan semble confirmer visuellement ce que les autorités libanaises font mine de ne pas voir: le Liban est en train d'être gagné à des causes djihâdistes par des groupuscules qui ont dorénavant les moyens de frapper au coeur du pays souvent en étant rattachés à Al-Qaïda. Quand l'expression gagner le pays est employée elle n'est pas gratuite de sens: en effet ces structures de soutien franchement puissantes semblent déplacer le djihâd dans le pays Liban. La "terre de soutien" devient une "nouvelle terre de djihâd". 

    D'après les dernières estimations, ces structures de soutien djihâdistes trouveraient leur compte dans trois zones où elles se sont retranchées et où l'armée libanaise n'a plus aucun accès. 

     

    Les trois zones

    La première de ces zones serait celle du camp palestinien de Aïn el-Héloué dont l'Etat libanais tente de contrôler les issues depuis un certain temps. Grâce au Fateh responsable de la sécurité du camp qui a coopéré avec les militaires libanais, ces derniers ont pu établir des contacts avec certains groupes. Ces informations recueillies ont permis notamment de disloquer le groupe islamiste d'Ahmad el-Assir à Abra. 

    La deuxième de ces zones est Tripoli. L'article publié hier sur le blog relatait les problèmes et les réglements de compte récurrents contre les minorités alaouites dans la ville. Certains quartiers de la ville notamment ceux proches de Jabal Mohen sont devenus totalement impénétrables et sous la loi islamiste. Ces derniers profitent de l'incapacité de la classe politique à réagir contre ce pouvoir religieux. Ces derniers jours, lors de meeting entre les "chefs des axes", le mufti de la ville, cheikh Malek Chaar, s'est fait réprimandé par ces islamistes. Il est déjà connu pour sa médiocrité. 

    Enfin la troisième zone est celle de Ersal. Elle est connue pour être le plus important foyer de djihâdistes et la zone la plus risquée. Déjà sa position géographique en fait une zone géostratégiquement instable auquelle il faut rajouter les conjonctures géopolitiques actuelles. 

          

    Son ouverture sur l'Anti-Liban, sur la région de Qalamoun du coté syrien (grande route majeure pour l'armée syrienne qui contrôlerait l'approvisionnement de Homs à Damas) et la présence incalculable de réfugiés syriens impossible à recenser font de la région une zone d'inquiétude et de tensions extrêmes pour le gouvernement libanais. 

    Lors du déclenchement de la crise syrienne, Ersal se présentait comme une parfaite base arrière servant à la logistique pour l'opposition. L'armée libanaise alors en poste a été sommée de partir suite à une multitudes d'attaques. Le message passé était clair: l'armée libanaise était un facteur hostile à l'opposition et son évincement quasi simultané a permis l'implantation systématique des groupuscules islamistes. A cela s'est rajouté l'implication du Hezbollah dans le conflit syrien et la cupidité des habitants de la région. Ces derniers ont vu dans le flot de réfugié des profits faciles: les trajets jusqu'aux hôpitaux ont été rémunérés, les soins et l'hébergement aussi.

    Ces groupes de la région de Qalamoun se sont vite vus apparentés au Front al-Nostra lié à Al-Qaïda. Suite aux attentats de Bir al-Abed et Roueiss les services de sécurité ont mené des enquêtes qui les ont conduit directement à Ersal ce qui prouve l'implication directe des groupuscules islamistes dans les attaques. Ce n'est pas pour autant que cela va changer la vie de ces groupes, les arrestations étaient inconcevables dans les zones où se sont réfugiés les terroristes. 

    Les autorités locales sont donc totalement débordées et chacun prévoit une montée en puissance de la violence dans les prochains jours ou mois au Liban. 

    Pour l'instant chacun s'y prépare, l'étape déterminante sera le lancement d'une grande bataille à Qalamoun. L'armée syrienne semble se contenter de gagner des petites escarmouches en reprennant des localités comme Qara contrôlant elle aussi la route de Damas à Homs. Si l'armée parvient à encercler les rebelles et que ces derniers s'effondrent aura alors lieu la bataille de la Qalamoun. Le Ersal et les massifs alentours deviendront alors les seuls refuges de ces groupes islamistes subissant des revers en Syrie. 

     

    Questions d'Orient/ Le 02 décembre 2013


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