• Égypte: nouvelles ramifications terroristes ?

    Égypte:

    nouvelles ramifications terroristes ?

     

    Rappelons nous, le 2 avril dernier, trois bombes embrasaient les alentours de l'université d'al-Azhar au Caire et tuait un brigadier général de la police. Cinq autres policiers étaient blessés.

    Cet attentat donc les causes et l'organisation demeurent flous mais constituent de sérieuses interrogations, est un nouveau pas franchi dans l'escalade de la violence dans le pays; une ambiance d'insécurité qui fait suite au désistement du président islamique Mohamed Morsi le 3 juillet 2013 par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi qui vient d'annoncer sa candidature à la présidentielle à venir.

    L'attentat a été revendiqué par un groupe terroriste tout récent: Ajnad Misr (Les combattants d'Égypte). Le groupe est connu depuis le 23 janvier 2014 et il a revendiqué l'attaque en justification de l'arrestation d'un certain nombre de manifestantes islamistes probablement rattachées aux Frères Musulmans près de l'université d'al-Azhar dans le centre du Caire, foyer actif et agité de la contestation au pouvoir de Sissi.

    Le 31 janvier, le groupe avait déjà fait savoir dans son premier communiqué qu'il revendiquait une des quatre explosions qui avaient secoué la capitale égyptienne. Depuis le groupe compterait pas moins de sept attaques à son compteur.

    Il est nécessaire semble-t-il de faire un parallèle avec l'autre groupe terroriste égyptien quant à lui beaucoup plus connu désormais: Ansâr Beït al-Maqdess basé dans le Sinaï. Contrairement à ce groupe qui utilise des méthodes plus sophistiquées, Ajnad Misr pratiquerait des méthodes plus rudimentaires avec des explosifs rudimentaires dans le but aussi de limiter les attaques aux cibles précises que sont devenues les patrouilles policières ou militaires.

    Les dernières attaques montrent une fois de plus que l'université du Caire, si prestigieuse soit-elle, est devenue le bastion de la contestation mais aussi le coeur des ramifications de la communauté frériste, durement réprimée depuis le début de la prise de pouvoir de Sissi. Au début des protestations contre le nouveau pouvoir militaire, les Frères avaient utilisé la méthode des marches de contestation rassemblant un nombre conséquent de personnes et étant aussi créées pour dégénérer et finir en affrontement avec les forces de l'order. Ce choix avait du faire face à une féroce répression et à des batailles de rue non sans impact sur les populations civiles, la qualité de vie et l'image des Frères dans la population puisque parfois les affrontements avaient lieu entre pro et anti-Sissi ou du moins entre pro et anti-Frères. Le rendu a donc été insuffisant et la capacité mobilisatrice des Frères n'a cessé de diminuer.

    Il semble donc que les Frères Musulmans ont donc visiblement opté pour une escalade de la violence directement contre les forces de l'ordre en transitant par les universités où le nombre et la densité d'étudiants souvent très engagés a très vite été un facteur majeur de création de trouble. C'est ainsi qu'al-Azhar a vu se multiplier les manifestations voire affrontements entre étudiants pro et anti-régime.

    Dans tous les cas, si l'Égypte est très touchée, le gouvernement et ses institutions les plus précieuses (ministère de la Défense, de l'Intérieur) sont aussi très touchés. Le 29 mars dernier, le gouvernement a publié des chiffres assez alarmants sur le nombre de victimes. Depuis le 3 juillet de l'année passée, 496 personnes ont été tuées dont 252 policiers, 187 militaires.

    Là où les questions se posent c'est au sujet de la profondeur des ramifications des organisations contestataires au sein des lieux publics tels que les universités. Le net est un vecteur de propagation de la contestation et des pages facebook ont vu le jour...des pages étranges car elles diffusent des propos violents, expliquent la fabrication de molotov, incitent aux attaques contre les patrouilles policères. Qui donc possède ces pages ? Les avis divergent sur les relations que pourraient entretenir les Frères avec ces pages. Des experts ont estimé que ces groupes ne sont autre que des entités écrans qui sont pilotées par des membres de la confrérie ayant pour objectif de rendre illusoire la stabilité sécuritaire prommise par le pouvoir, discréditant ainsi un gouvernement fragile et en formation.

    Et encore...des pages facebook contestataires ne serait pas réellement nouveau. En revanche, la page facebook de l'université département ingénieurie gérée par des étudiants recommandant de ne pas se trouver sur l'esplanade devant l'université la veille de l'attaque et précisant vaguement une heure qui sera précisement celle où aura lieu l'attaque...

     

    Questions d'Orient - Le 12 avril 2014


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