• Etat de guerre, Etats en guerre.

    Etat de guerre, Etats en guerre

     

    -> Les baromètres du conflit

    Le droit international, à travers les conventions de Genève de 1949 reconnaît deux types de conflits armés : les conflits armés internationaux opposant les états parties aux conventions et les conflits armés non internationaux. Cette distinction ne prend aucunement compte de la diversité des conflits et des formes de violence.

     

    a) Les conflits armés selon le SIPRI

    Le SIPRI est un centre de recherche sur la paix basé en Suède. Ses travaux dénombrent 15 conflits majeurs armés en cours en 2010. Le territoire de Etats-Unis par exemple est considéré comme en guerre, le SIPRI estimant que la présence des armées américaines en Irak, en Afghanistan, au Pakistan sont des actes de guerre.

    Le critère quantitatif est souvent mobilisé pour inventorier les conflits : on ne dénombre que les conflits ayant causé plus de 1000 morts en une année. Il suffirait donc d’abaisser ce seuil pour voir le nombre de conflits augmenter (ce qui induit un nombre non négligeable de petits conflits mineurs mais armés). En mesurant la réalité des conflits via le seul critère du nombre de victimes, l'inventaire du SIRPI ne nous renseigne en rien sur les zones touchées par les conflits.

      

    Carte des conflits mondiaux en 2010 par le SIPRI

    Crédits: le dessous des cartes et SIPRI *

     

    b) Les conflits armés selon le HIIK

    Le Heidelberg Institut donne une définition plus large des conflits. Pour cet institut, est considéré comme un conflit « un affrontement d’intérêts, d’une certaine durée et ampleur, entre Etats, mais aussi entre groupes organisés, déterminés à atteindre leurs buts respectifs ».  Cela implique donc les groupuscules identitaires ou groupuscules terroristes et donne une carte beaucoup plus diversifiée avec une légende de gradation du conflit en ce sens que les critères de conflit sont plus larges. Les motifs des tensions peuvent être de natures différentes : territoire, sécession, idéologie, ressources. De cette manière un conflit politique ne devient pas forcément un conflit armé accompagné de violences physiques (ex conflit entre wallons et flamands en Belgique classé de niveau. 

     

      

    Les conflits violents selon le HIIK

     

    c) Les conflits armés selon le Global Peace Index

    Selon la définition du Petit Robert, la paix est "la situation d’un état ou d’une nation qui n’est pas en guerre". Ce n’est pas comme cela que l’entend le Global Peace Index en 2011. L'évaluation de la paix est faite selon 23 indicateurs qualitatifs et quantitatifs. Parmi ces indicateurs on trouve : le type de relations avec les pays voisins, le pourcentage de réfugiés ou déplacés, le taux d’homicides, le budget consacré aux affaires militaires, le nombre de guerre pour le pays étudié… Aucun Etat n'est ainsi considéré totalement pacifique en Afrique qui, avec l’Asie du sud et le Moyen-Orient concentrent la majeure partie des conflits.

    Le Global Peace Institut indique aussi qu’un pays devient moins pacifique lorsque l’on observe une hausse des denrées alimentaires et du carburant.

    Définition de la paix semble donc différente de la vision classique mais ne semble pas moins juste. Il faut alors, dans les critères d’explication des conflits prendre en compte les aspects financiers, économiques, sociaux. On peut dire qu’ils « fabriquent » de la vulnérabilité et affectent la stabilité nationale.

     

    L'état de paix dans le monde en 2011

    Crédit: Global Peace Index

     

    d) Les risques-pays selon le COFACE

    Toutes les formes de vulnérabilités d’un Etat ont des répercussions économiques. L'Etat en paix se caractérise par un sentiment de sécurité propre aux investissement. La mesure de cet état de paix renvoie à la notion de risque-pays évaluée par des agences de notation comme Standard and Poor’s, Fitch où Moody’s. Ces agences sont chargées de mettre ces données à la disposition des investisseurs. C'est également le cas de COFACE, une agence compagnie d’assurance française qui élabore chaque trimestre des évaluations macroéconomiques, financières et sociopolitiques des Etats de la planète. Les notes sont évaluées à partir des données collectées par les 160 ambassades françaises dans le monde.

    Les évaluations sont basées sur la qualité et la transparence des informations financières du pays, de l'environnement institutionnel, de la vulnérabilité financière du pays, du surendettement extérieur du pays ou de la fragilité du secteur bancaire.

    Type d’évaluation (nommé rating par les anglo-saxons) rejoint les préoccupations des investisseurs qui ont besoin de connaître l’état de stabilité des pays dans lesquels ils évoluent.

    C’est précisément parce que la note de la Grèce a été baissée en 2009 pour cause d’endettements excessifs que la méfiance des investisseurs est apparue entraînant une crise financière sans précédent.

    Il s’agit donc de saisir ce que signifient ces notes car elles reflètent le monde dans lequel nous vivons et font des pays et de leur stabilité nationale des plaques totalement en mouvement. 

     

    -> Les opérations de maintien de la paix de l'ONU

    L'ONU peut être considéré comme un important appareil cartographique. L'Agence internationale établit des cartes précises des engagements des casques bleus dans les pays en crise. Ces cartes ne fournissent malgré tout qu’un regard partiel de l’état de guerre => elle n’évalue pas les missions de redressement de la paix et donc il est impossible de savoir s’il y a eu évolution dans le niveau de violence des pays concernés. Elle fait aussi l’impasse sur les situations de violence étatique qui n’ont pas fait l’objet d’une intervention souvent faute d’accord entre les membres du Conseil de sécurité.

     

    Les missions de maintien de la paix des Nations Unies en cours en février 2010 :

    ·         Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve à Jérusalem. 1948

    ·         Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies dans l’Inde et le Pakistan. 1949

    ·         Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre. 1964

    ·         Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement du Golan. 1974

    ·         Force intermédiaire des Nations Unies au Liban. 1978

    ·         Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. 1991

    ·         Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo. 1999

    ·         Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan. 2002

    ·         Mission des Nations Unies au Libéria. 2003

    ·         Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Irak. 2003

    ·         Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. 2004

    ·         Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti. 2004

    ·         Mission des Nations Unies au Soudan. 2005

    ·         Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste. 2006

    ·         Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour. 2007

    ·         Mission des Nations Unies en République Centrafrique et au Tchad. 2007

    ·         Mission des Nations Unies au Burundi. 2007

    ·         Mission des Nations Unies au Népal. 2007

    ·         Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone. 2008

    ·         Bureau intégré des Nations Unies en République Centrafrique. 2009

    ·         Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie. 2009

    ·         Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo. 2010

     

     

    -> Les conflits sans nom

    Anciens ou récents, conflits gelés ou de basse intensité, guerres civiles ou guerres entre états, guérillas militaires ou urbaines, conflits pour des territoires des ressources de la revendication des revendications autonomistes ou nationalistes, ces conflits sans nom forment des violences politique de ce début de 21ème. Après avoir attiré l'attention de la communauté internationale, ces conflits sont devenus imprécis et leurs mobiles réels, flous et oubliés. Aujourd’hui il faut un événement majeur pour que leur existence refasse surface, souvent un massacre, une attaque. Qu’ils soient passés ou actifs, leurs violences ont marqué les populations des pays concernés et rendent leur avenir incertain. En raison de l’oubli et de leur répartition sporadique sur l’agenda international, ces conflits paraissent interminables et représentent des sources de violences latentes ou continues.

     

    Les différentes sources de rébellion :

    Chili : indiens Mapuches

    Birmanie : minorité Kachen, Karen et Shan

    Sénégal : Casamance au sud

    Sri Lanka : Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul

    Tchad : Rébellion active de l’Union des forces de la résistance

    Somalie : Somaliland / Puntland au nord, Milices al-Shabab au sud.

    RDC

    Thaïlande : mouvement séparatiste musulman

    Philippines : guérilla communiste de la Nouvelle armée du peuple

    Pérou : Guérilla du Sentier Lumineux

    Maroc 

    Azerbaïdjan : Haut-Karabakh

    Moldavie : Transnistrie

    Espagne : Pays Basque

    Turquie / Irak : Région frontalière du Kurdistan

     

    *Attention: toutes les cartes mentionnées ne mentionnent pas directement les conflits en 2012/2013. Certaines sont datées de 2010/2011.

     

    Questions d'Orient/ Le 09/11/2013


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :