• Liban: au milieu de tout, certain de rien

    Liban:

    au milieu de tout, certain de rien

     

    Dans le pays au bord de l'implusion et aux frontières plus que jamais poreuses et floues, le discours politique mené par les différentes forces politiques risque à son tour d'échouer. La nouvelle séance organisée la semaine dernière est très mal engagée. 

    Avant son lancement, le député membre du Hezbollah Mohammad Raad a déclaré que son parti boycotterait cette session où sa place dans le plan sécuritaire est clairement remise en question. Longtemps dans le doute, les autres partis politiques alliés ou adversaires du gouvernement ont réagi très clairement après cette annonce officielle et plusieurs forces en présence ont à leur tour annoncé leur boycott. 

    Samir Geagea, le chef des Forces Libanaises (FL) a déclaré que ce désistement du Parti de Dieu montrait qu'il n'étais pas près au discours et s'est lui aussi retiré de ces discussions. Le chef du Parti Socialiste National Syrien (PSNS) Assaad, qui est allié au "Hezb" s'est lui aussi désisté.

    Cela n'annonce rien de bon pour les jours et semaines à venir dans un pays où les dossiers "chauds" se multiplient et ne peuvent être traités qu'avec un accord de toutes les forces politiques sans quoi le pays risquerait de plonger dans une guerre idéologique et civil. 

     

    Quel est l'objectif du plan sécuritaire ? 

    Concrètement, ce dialogue qui a débuté en novembre 2012 doit conduire à l'établissement d'une sérieuse et solide stratégie de défense du pays qui traverse une période turbulente. Ces turbulences qui conduisent le pays à des escarmouches ressemblant à une guerre civile sont à imputer à deux causes mais qui finalement n'en forment qu'une lorsque l'on regarde précisement les détails: le pays souffre grandement de la guerre syrienne dans le pays voisin. Cette guerre a incontestablement conduit à des ingérences multiples qui ont amené le pays du Cèdre à un glissement sécuritaire au sein des grandes villes désormais très clivées entre les différents clans pro ou anti-Assad, pro ou anti-Hezbollah et entre chrétiens, sunnites, chiites, druzes. 

    Le week-end dernier (dimanche très précisement), un nouveau plan de sécurité est entré en vigueur pour tenter de faire face aux violences endémiques. Le plan a été approuvé par le gouvernement et il prévoit de neutraliser les groupes fanatiques qui mènent une guérilla terroriste et ultra violente face à tous les représentants de la force publique au Liban. 

    Ce plan a connu une première phase avec un fort déploiement militaire à Tripoli dans les quartiers sunnites puis chiites. Une nouvelle intervention militaire est prévue; cette dernière doit cette fois-ci viser à poursuivre et éradiquer les groupes fanatiques, à désarmer les populations et belligérants et enfin à mettre en place et en application les mandats d'arrêts demandés par le gouvernement à l'encontre des meneurs et hauts responsables du Parti Arabe démocratique dont Rifaat et Ali Eid ainsi qu'un certain nombre de cheikhs islamiques capables de soulever les foules/ 

    Le mufti religieux de Tripoli et de la province nord a approuvé cette décision, en assurant qu'il s'agissait là d'un plan en adéquation avec les demandes des habitants. 

    Le député Mohammad Kabbara l'a quant à lui qualifié d'ultime espoir des Tripolitains. 

    Certains restent néanmoins sur leurs gardes: un des membres du Bureau politique du Futur, Moustapha Allouche souhaite un plan sérieux, efficace et concret tout en considérant les promesses du plan très dificiles à mettre en place. Tout comme lui, des analystes politiques ont des doutes sur la capacité actuelle de l'armée à désarmer puis arrêter les leaders étant donné la situation dans certains quartiers ou zones frontalières, zones de repli des leaders. 

     

    L’idée de ce plan a commencé après que plusieurs attaques ont frappé les frontières avec la Syrie entre partisans et adversaires du régime de Damas. "L’armée sait qu’elle est aujourd’hui plus que jamais visée par le terrorisme qui veut l’empêcher d’établir l’autorité de l’Etat et de circonscrire la dissension", a annoncé l’institution militaire dans un communiqué. Selon ce dernier, l’armée libanaise s’est dite déterminée à combattre le terrorisme: "Le commandement de l’armée continuera de combattre et de poursuivre les terroristes et est déterminé à mettre à exécution le plan de sécurité, quels que soient les sacrifices" affirmant une pleine implication de l'organisme souvent considéré comme le seul actuellement à pouvoir rétablir un certain ordre.

    L’engagement du Hezbollah au côté du régime dans la guerre en Syrie a exacerbé les tensions confessionnelles au Liban, où la plupart des sunnites appuient la rébellion tandis que les chiites sont en majorité partisans du pouvoir de Damas. Trois soldats ont été tués et quatre autre blessés samedi dernier dans un attentat suicide contre un barrage militaire à Ersal. Cette localité sunnite est majoritairement favorable à la rébellion syrienne et accueille un grand nombre de réfugiés fuyant les violences en Syrie, ainsi que des rebelles blessés au combat. Cet attentat de samedi est intervenu quelques heures après un discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a justifié de nouveau l’engagement de son parti en Syrie.

     

    Questions d'Orient - Le 05 avril 2014


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :