• Meurtre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal: la panne de la voiture puis la mort

    Mali

    Meurtre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal: la panne de la voiture puis la mort

     

     

    Un nom ressort (enfin) et il est aujourd'hui mis officiellement en cause par la justice française. C'est le nom de Baye ag-Bakabo que certaines sources locales mettaient déjà en cause avant. Tandis que la traque des assassins se poursuit, ce proche d'AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamisque) aussi en lien avec le MNLA est le suspect numéro 1 a annoncé le procureur de la République de Paris, François Molins.

    Bien connu à Kidal la ville de l'enlèvement, ce touareg rattaché à AQMI par katiba Al-Ansar d'Abdelkrim Al-Targui est présenté par certaines sources locales comme trafiquant de stupéfiant et par d'autres comme trafiquant de voitures, ce qui en soit n'est pas incompatible.

    Maintenant reste à savoir si Baye ag-Bakabo faisait parti de ce commando de 4 hommes qui a surgit devant la domicile d'Ambeiry ag-Rhissa, haut dignitaire du MNLA chez qui les journalistes avaient été accueillis. C'est en tout cas l'hypothèse qui semble convaincre les 7 policiers dépêchés sur place par le parquet anti-terroriste.

    En raison de la vaine traque des assassins pour le moment, le pick-up utilisé pour l'enlèvement fait l'objet d'attentions toutes particulières...or c'est bien ce suspect numéro 1 qui a été vu au volant la veille achetant 140 litres d'essence. On a retrouvé dans le véhicule, une autorisation de circuler délivrer par le haut-commissariat de la région au nom de Baye ag-Bakabo et des numéros de téléphone. En ce qui concerne la localisation géographique, ce pick-up se situerait à 12 kilomètres environ de la ville, sur la route de Tin-Essako, abandonné pour avaries mécaniques.

    C'est cette panne qui aurait condamnée la vie des deux journalistes. "Une fois redémarré, le véhicule ne pouvait pas rouler plus de 800 mètres en raison de la surchauffe du bloc-moteur" a déclaré le magistrat. Maintenant, est-ce que les deux journalistes ont voulu profiter de l'avarie pour fuir et ont été alors tués ou bien le groupe a-t-il décidé de purement et simplement se débarasser d'eux, devenus charges encombrantes pour des fuyards? La question est toujours en suspens.

    Un autre point émerge de cet enlèvement: l'amateurisme des belligérants saute aux yeux. Se basant sur leur expérience de prise d'otage, plusieurs sources ont considéré que la situation dramatique qu'a pris la prise d'otage est une preuve flagrante de cet amateurisme: "La revendication de l'assassinat par la katiba d'Abdelkrim Al-Targui m'apparaît comme de la pure récupération pour donner un contour politique à un enlèvement qui a mal tourné », avance une de ces sources. « La région pullule de sous-traitants d'AQMI et le tapage autour de la rançon versée pour les quatre ex-otages français a dû attiser les convoitises. Ils ont vu deux Français et se sont dit : pourquoi pas nous ?". Tout cela reste hypothèse mais les liens sont malgré tout frappants.

    Dernière raison possible de l'enlèvement ,comme je l'avais esquissé dans un article précedent: entre mai et juin Baye ag-Bakabo avait fait défection de la katiba d'AQMI, profitant la confusion (encerclement de cette katiba par l'armée française) pour rafler des fonds. Il semblerait alors qu'il aurait souhaité se racheter auprès Abdelkrim al-Targui, leader de la katiba.

    Un avenir proche nous dira enseignera sûrement plus de détails sur cette sombre affaire. Nos pensées vont évidemment aux familles des deux journalistes. Une marche a été organisé à Kidal par la population portant une banderole avec les photos de nos deux journalistes. On pouvait y lire: Merci du Mali.

     

    Questions d'Orient/ Le 14/11/2013


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