• Moyen-Orient : le coup de projecteur du CCG sur le monde arabe en mouvement

    Moyen-Orient:

    Le coup de projecteur du CCG sur le monde arabe en mouvement

     

    Nous pourrions appeler cela une conclusion générale. Le bilan dressé par les membres du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) suite à un sommet ayant eu lieu ces jours et ayant pris fin hier à Koweït est un véritable paranorama de tous les enjeux du Moyen-Orient. 

     

    -> L'affirmation d'une lassitude du conflit syrien

    Les membres du CCG (Arabie Saoudite, Koweït, Oman, Bahreïn, Qatar, les Émirats Arabes Unis) ont dressé une ligne claire et exigeante concernant la crise syrienne. Suite à 33 mois de conflit, les puissances voisines du pays (et qui ont beaucoup d'intérêts en jeu dans cette crise) ont exigé le départ immédiat "de toutes forces étrangères" en lutte actuellement dans le pays. Cela fait écho à la présence avérée de combattants rattachés au Hezbollah libanais aux côtés de l'armée régulière syrienne mais aussi aux conseillers en stratégie iraniens dépêchés auprès du président al-Assad. 

    Dans la dépêche de fin de réunion, elles ont affirmé, avec force, que "les piliers du régime qui ont le sang du peuple syrien sur les mains ne doivent avoir aucun rôle dans le gouvernement de transition et l'avenir politique de la Syrie". Ces pays ont également dénoncé "un génocide du peuple syrien perpétré par le régime à l'aide d'armes chimiques et d'armes lourdes".

    Les monarchies se sont dites toutes très favorables à la participation de l'opposition aux mouvements diplomatiques de transition qui pourraient se mettre en place suite à la conférence internationale de Genève 2. Cette conférence doit réunir le 22 janvier 2014, des représentants du régime de Damas et ceux de l'opposition syrienne pour tenter de trouver une solution diplomatique à la crise actuelle. 

    En revanche, les puissances du Golfe n'ont pas fait mention des problèmes persistants qui divisent de plus en plus les rebelles syriens: plusieurs fronts rebelles ne présentant aucune unité se battent contre le régime mais aussi parfois entre eux. Ces divisions posent un certains nombres de soucis notamment pour tout ce qui touche à la représentation à Genève 2 du front rebelle sachant que c'est le front al-Nostra qui prend peu à peu le dessus actuellement. 

    Face aux accusations de la monarchie wahhabite surtout, le régime de Damas s'est empressé de réagir en montrant du doigt les ingérences des monarchies du Golfe, qu'il a accusées de soutenir "le terrorisme organisé" en "finançant et en fournissant des armes" à la rébellion. Il s'en est aussi pris d'une manière virulente à Riyad qui contribue "en grande partie au meurtre des Syriens et à la destruction de l'État". "Ceux qui ont participé aujourd'hui au sommet au Koweït, et à leur tête le régime saoudien, contribuent en grande partie au meurtre des Syriens, à la destruction de l'État. Leur tristesse à l'égard de la souffrance du peuple syrien n'est que larmes de crocodile", s'est écrié le ministère syrien des Affaires étrangères. Il a considéré que le communiqué final du sommet du CCG "n'est que mensonges et tromperies, écrit par ceux qui ont le sang du peuple syrien sur les mains". "Ceux qui se sont réunis à Koweït n'ont rien à voir avec les aspirations du peuple syrien, qui lui seul détient le pouvoir de choisir ses dirigeants et de former son avenir", a poursuivi le ministère, affirmant que "l'unique solution (au conflit) est politique".

    Autant dire que les relations des pays qui se retrouveront probablement à la même table de négociations le 22 janvier ne sont pas encore d'une immense cordialité. 

     

    -> Une ouverture sur l'Iran

    Bien sûr les intérêts des monarchies pétrolières sont en Syrie mais ils sont en Iran, pays où les choses se bousculent depuis l'accord en novembre sur le nucléaire. Le ministre des Affaires Etrangères, Zarif a effectué de nombreux déplacement dans les pays du Golfe: Oman, Koweït, Qatar et aux Émirats Arabes Unis. Les pays du CCG ont salué la "nouvelle orientation" de l'Iran qui s'est ouvert aux négociations sur certains points sensibles qui étaient source de tensions entre les pays sunnites du Golfe et la République Islamiste d'Iran. 

    Malgré tout, l'Arabie Saoudite qui avait refusé d'accueillir Zarif en déplacement, demande maintenant des mesures concrètes pour affirmer la vérité de ces paroles bienveillantes. 

    Dans le même temps la notice du CCG se satisfaisait de l'accord sur le nucléaire qui a déverouillé un solide boulon diplomatique et géostratégique et a permis à l'Iran de se réaffirmer comme puissance pleinement actrice du jeu géopolitique au Moyen-Orient. Le Conseil a estimé que c'est "un premier pas vers un accord global et permanent sur le programme nucléaire de l'Iran qui suscite les craintes au niveau international et régional". 

     

    -> Et l'Egypte...

    Brièvement mais quand même...il ne fallait pas oublier l'Egypte. Les monarchies pétrolières assurent leur "soutien économique" au nouveau pouvoir qui s'est affirmé depuis juillet en renversant le président islamiste Morsi. 

     

    Questions d'Orient/ Le 12 décembre 2013


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