• Syrie:

    Un combattant rebelle décapité par erreur

     

    Hôpital d'Alep, 10 novembre, l'armée rebelle syrienne est en pleine débâcle. Les troupes pro-gouvernementales viennent de reprendre la ville d'Al-Safira et la base 80 accollée à l'aéroport d'Alep.

    Un homme blessé, à l'agonie vient d'être transféré dans cet hôpital tenu par les rebelles après avoir été touché lors de combats contre les forces du gouvernement, à la périphérie de la ville. Sous l'emprise de médicaments dont les doses n'ont pas forcément été administrées avec grande prudence, il délire. Il va bientôt s'écrire: "Ali, Hussein". Ali et Hussein sont les noms des deux premiers imams vénérés dans la branche religieuse du chiisme, branche de l'islam à laquelle appartient la famille al-Assad et que déteste particulièrement les rebelles. 

    Cet homme c'est Mohamed Marrouch et en prononçant ces mots il vient de signer son arrêt de mort. C'est l'EIIL (L'Etat Islamique en Irak et au Levant) qui va se charger de finir la besogne. Pris pour un proAssad, Marrouch va être décapité devant une foule rassemblée à Alep comme le montre la vidéo sur le site de l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme. 

    Le Président de l'organisme des droits de l'homme, Rami Abdelrahman, a affirmé que la victime a été identifiée par la suite par le groupe Ahrar al Cham, un allié de l'EIIL. 

    "EIIL a reconnu avoir tué le rebelle et avoir arrêté un tunisien qui lui aurait coupé la tête" a encore déclaré le Président Abdelrahman. Ce tunisien aurait ensuite été déféré devant un tribunal islamiste toujours à Alep. 

     

    Cette exaction semble prouver deux choses: 

    -> plus le temps avance, plus la rébellion semble s'éparpiller en une multitude de groupes rebelles dont la plupart sont dorénavant affiliés officiellement à Al-Qaïda (comme c'est le cas de l'EIIL). 

    -> cette rébellion échappe à tout contrôle stable et profitable défendant clairement sous les armes la liberté d'un peuple et l'évincement d'un gouvernement. Il faut voir en ces groupes islamistes qui combattent l'archétype des combattants du djihâd dont l'objectif premier est le fondation d'un califat ou tout du moins d'un Etat islamiste régi par la charia et les ouléma.

    Autant dire que les soucis du peuple syrien ne sont plus franchement le centre des préoccupations. 

     

    Questions d'Orient/ Le 29 novembre 2013


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  • Iran

    les entreprises étrangères, le jeu du chat et de la souris

     

    Alors que les grandes puissances occientales ont enfin réussi à s'entendre avec la République Islamiste d'Iran sur un accord concernant l'enrichissement nucléaire, ce sont les grandes entreprises qui sont maintenant dans les starting-blocks pour récupérer un marché plein de potentiel. 

    La France s'est toujours faite remarquée par sa virulence dans ce domaine, très hostile à l'Iran, même après la l'élection du président modéré Hassan Rahoni. 

     

    1) L'histoire d'une haine cordiale

    L'anecdote nous est rapportée par le blog de Bagdad à Jérusalem tenu par Georges Malbrunot. Nous sommes en 2010, lors d'un déjeuner à la résidence de l'ambassadeur de France à Téhéran. Ce dernier reçoit les dirigeants du groupe fromager Bel qui voudrait s'implanter en Iran. Attention s'exclame un diplomate: les entreprises qui s'implantent en Iran ont leurs activités aux Etats-Unis menacé. Il signale que des groupes pressions pro-israëliens notamment, risquent de monter au créneau pour dénoncer ce "pacte". 

    Il faut dire qu'à l'époque, tous les arguments sont bons en France pour faire de l'Iran un pays totalement infréquentable. En 2012, Peugot et Renault ont du abandonner leurs activités sur le sol iranien et une autre entreprise soupçonnée de violer les sanctions établies contre le pays a été contrainte de livrer l'intégralité des factures (2m3) à Bercy. 

    Il faut dire qu'avec Israël, la France tient depuis bientôt 10 ans, le rôle de pays à la politique étrangère contre Iran la plus dure. Plusieurs raisons, bien sur, sont explicatives de ce comportement. 

    a) Tout d'abord la France veut coire en la non-prolifération de la bombe pour préserver sa dissuasion nucléaire. La crainte en fait est à voir en une diffusion à plus grande échelle: l'Iran, très bien mais pourquoi pas l'Egypte, la Turquie, l'Arabie... Cela a été révelé par un TD (télégramme diplomatique) rédigé par l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris puis révélé par Wikileaks en 2010. 

    b) La France craint réellement de voir l'Iran se doter de la bombe et craint notamment pour Israël. Cela été expliqué par Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, sur France Inter le 9 novembre 2013. On se situait d'autant plus dans le contexte du déplacement de François Hollande en Israël. 

    Enfin, il y a ce que l'on appelle "le facteur saoudien". L'Arabie Saoudite, petit pays au rôle absolument immense grâce à sa puissance pétrolière, est un des plus farouches opposants à l'Iran nucléaire. Et les dirigeants saoudiens de rajouter lors des rencontres à Genève qu'elle ne voudrait pas voir une expension de la doctrine irano-chiite dans le monde arabe. La dynastie wahhabite a notamment qualifié la chute de Bachar Al-Assad comme une priorité. 

    Et avec l'Arabie Saoudite, les relations sont dites très prometteuses. Au début de l'année 2013, ce sont l'équivalent de 5 milliards de dollars de contrats qui ont été signés au profit d'entreprises françaises. L'Arabie est, pour la France en recherche d'alliés au Proche Orient après s'être coupé d'Al-Assad et de Sissi en Egypte, un pôle de stabilité et de développement où les investissements sont sûrs. 

    Autant dire que dans une telle situation, la France n'a pas franchement choisi la situation la plus favorable à défendre. Mais tant pis, maintenant l'important est aussi de se rétablir en Iran!

     

    2) Et maintenant?

    L'accord arrivé dans la nuit de samedi à dimanche a ravivé les ardeurs industrielles. Et alors quoi? Aujourd'hui même, 27 novembre s'ouvrait à Téhéran la 8ème foire internationale des pièces automobiles. Il faut dire qu'avant que les entreprises Peugeot et Renault soient contraintes de se retirer, l'Iran représentait un sacré marché: 600 000 véhicules construits par an sur le territoire iranien. Or le secteur automobile est exonéré de sanctions. Une déléguation d'équipementiers français est très attendue pour cette foire. 

    « Il faut y aller, il faut faire masse, vos concurrents sont déjà sur place ! », a lancé aux industriels français Michel Makinsky, chargé d'enseignement sur l'Iran à la France Business School de Poitiers (Vienne) lors d'une réunion au Medef International, le 20 novembre, en présence de Bruno Foucher, l'ambassadeur de France dans le pays. Le MEDEF prévoit justement une grande mission dans le pays. 

    Pour ce qui est des intérêts pétroliers (car la France en a un certain nombre dans le pays), la firme mondiale Total, qui a conservé un bureau de représentation en Iran a assuré qu'elle n'y remettrait plus les pieds tant que les sanctions ne seraient pas définitivement levées. En voyage à Téhéran en octobre, comme l'avait souligné l'agence Dow Jones, Arnaud Breuillac, qui était avant à la direction du pôle Moyen-Orient avait déclaré qu'il était encore beaucoup trop tôt pour prévoir quoique ce soit. 

    C'est aussi sans compter que la France a une image catastrophique dans le pays. Nous l'avons expliqué plus haut, la France a toujours entretenu les relations parmi les plus tendues des puissances occidentales avec l'Iran. S'est rajouté à cela, l'impression d'un Laurent Fabius n'ayant comme but que l'échec des accords à Genève. Xavier Houzel, un ancien trader pétrolier et spécialiste de l'Iran a avoué que la reconquête allait être dure:"Beaucoup de rancoeurs se sont accumulées contre la France, dit-il. Notre image est catastrophique".

    "Cela va être la foire d'empoigne, prédit Xavier Houzel. D'un côté les Américains sont prêts et les Allemands ont habilement travaillé à leur retour. De l'autre, les Iraniens ne sont pas restés inactifs. Ils se sont tournés vers l'Asie et ont aussi développé leurs propres solutions. Les Français vont découvrir qu'ils sont partis à la chasse et ont perdu leur place".

     

    C'est donc au-delà même de l'accord sur l'arrêt de l'enrichissement de l'uranium à plus de 5% que se portent actuellement les discussions. L'allègement de certaines sanctions contre le commerce et des domaines économiques iraniens semble précipiter une ruée des investisseurs et grands groupes internationaux dans l'objectif de récupérer des terrains très bénéfiques, alors même que certains contournaient déjà les sanctions depuis des années... 

     

    Questions d'Orient/ Le 26 novembre 2013


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  • Iran

    Un accord historique sur le nucléaire: quel accord? 

    Les modalités qui ont permis d'aboutir à ce traité

     

    Ils l'ont fait, ça y est !

    Un accord a été trouvé (enfin ou déjà?) après déjà des nuits de négociations qui n'avaient pas abouti le 10 novembre; la réunion dans la nuit de samedi 23 à dimanche 24 novembre a vu naître le premier traité entre les grandes puissances (USA, Russie, Chine, France, Allemagne et Royaume-Uni) et l'Iran depuis des décennies. C'est un cap historique majeur même si bien sur l'accord n'est que provisoire et doit agir comme un accord préliminaire précédant un accord définitif dans six mois. 

    Le texte établit prévoit bien entendu un réduction et une surveillance accrue sur le programme nucléaire iranien en échange d'un allègement de certaines sanctions lourdes de conséquence pour l'économie iranienne depuis bientôt dix ans. 

     

    Quelles sont les conditions imposées à l'Iran

    -> le pays doit arrêter tout programme visant à l'enrichissement d'uranium à plus de 5% (le taux civil). L'Iran devra aussi démanteler tous les processus mécaniques et techniques en place et qui sont nécessaires à l'enrichissement à plus de 5%.

    -> l'Iran devra aussi interrompre travaux qui doivent mener d'ici 2014, à la mise en marche du réacteur à eau lourde de la centrale d'Arak et aussi stopper la production de combustible qui était initialement destinée  à ce réacteur. 

    -> le pays devra arrêter la construction et la maintenance de nouvelles centrifugeuses à uranium. Toutefois le pays a le droit de remplacer les centrifugeuses déjà existantes auparavant. 

    -> le pays doit renoncer à bâtir "une usine capable d'extraire du plutonium à partir du combustible usagé".

    -> enfin, l'Iran devra naturellement permettre "un accès quotidien de ses sites de Natanz et Fordow à des Experts de l'Agence Internationale de l'énergie atomique" ainsi qu'aux sites servant à la fabrication de centrifugeuses et aux mines d'uranium. Le pays devra aussi communiquer des données sur le réacteur d'Arak. 

     

    Quelles sont les mesures que prendront en contrepartie les puissances occidentales

    -> les puissances occidentales s'engagent à alléger les sanctions d'une manière "limitée, temporaire", un allègement qui pourra être annulé. Ce allègement pourra équivaloire à environ 7 milliards de dollars ce qui ne représente qu'une fraction du coût total des sanctions imposées à Iran. 

    -> aucune sanction ne serait prise dans les six prochains mois de latence avant un accord définitif si le pays respecte ses engagements. 

    -> les puissances occidentales permettront "des réparations et des inspections en Iran pour certaines compagnies aériennes iraniennes".

    -> les puissances occidentales seraient sauter les sanctions imposées "sur l'or, certains métaux précieux, le secteur automobile et l'exportation pétrochimique de l'Iran". 

    -> elles autoriseront le versement de 400 millions de dollars pour aider et financer des étudiants iraniens qui seraient à l'étranger.

    -> elles débloqueront 4.2 milliards de dollars issus des sanctions sur les ventes de pétrole iranien.

    -> elles faciliteront les liens humanitaires (concernant la nourriture et le matériel médical) entre l'Iran et le reste du monde. 

     

    Selon la Maison Blanche qui a publié un document très précis sur ces sanctions, toutes les précédentes mesures de sanctions touchant le pays avant l'accord n'ont pas été supprimées notamment concernant les changes iraniens ou la vingtaine de banques touchées par les mesures. 

     

    Document de la Maison Blanche : http://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/11/23/fact-sheet-first-step-understandings-regarding-islamic-republic-iran-s-n

     

    Questions d'Orient/ Le 25 novembre 2013


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  • Iran

    Dix ans de crises nucléaires

     

     

    Alors que, suite à la rencontre inattendue à Genève le 10 novembre entre les grandes puissances françaises, anglaises, américaines, allemandes, russes et chinoises avec l'Iran à propos du programme nucléaire, les espoirs aient repris bon train, le 20 et 21 novembre les tensions semblent persister même si tous saluent de considérables efforts. 

    Cela fait dix ans maintenant que les programmes nucléaires iraniens supposés pouvoir doter l'Etat de l'arme atomique agitent le paysage géostratégique du Proche-Orient. Mais l'arrivée au pouvoir de Hassan Rahoni en 2013 a été un tournant, le nouveau président accordant une place privilégiée aux négocations et souhaitant réellement parvenir à trouver un accord qui limiterait les sanctions qui pèsent sur son pays. 

    Cet article va revenir sur ces dix années de tensions extrêmes. 

    2003

    Août : l'Allemagne, la France, et la Grande-Bretagne (l'alliance des trois nations sera appelée UE3) demandent des négociations à l'Iran sur le nucléaire.  

    Octobre : un accord est établi entre l'UE3 et l'Iran. Téhéran convient d'appliquer le protocole additionnel au traité de non-prolifération (TNP), qui permet des inspections inopinées de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). 

     

    2004

    Février et mai : A l'occasion des élections législatives, les conservateurs remportent une victoire écrasante.

    Novembre : Signature d'un accord entre l'UE3 et l'Iran. L'Iran accepte de limiter son programme d'enrichissement d'uranium.

     

    2005

    Juin : Mahmoud Ahmadinejad remporte l'élection présidentielle 

    Août : Téhéran annonce son intention de reprendre le traitement d'uranium dans son usine, à Ispahan. 

    Septembre : une résolution de l'AIEA (excepté la russie et la Chine) prévoit un recours implicite au Conseil de sécurité des Nations unies. 

     

    2006

    10 janvier : l'Iran lève des scellés placés par l'AIEA sur plusieurs centres de recherche nucléaire. 

    4 février : l'AIEA, inquiète par les nouvelles mesures et le flou régnant autour des décisions du nouveau président, décide de transmettre le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'Onu. L'Iran piqué au vif par cette décision renonce à appliquer le protocole additionnel du traité de non prolifération nucléaire signé en décembre 2003. 

    26 février : échec des négociations entre la Russie et l'Iran sur la création d'une société conjointe d'enrichissement de l'uranium iranien en Russie. 

    8 mars : Mise en application de l'AIEA: l'Agence transmet le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité. 

    29 mars : le Conseil de sécurité ordonne à l'Iran de cesser ses activités d'enrichissement d'uranium et impose une date limite fixée: 28 avril de la même année. 

    11 avril : le président Ahmadinejad annonce que "l'Iran a rejoint les pays nucléaires" avec l'enrichissement d'uranium à 3,5%, qui permet de produire du combustible nucléaire, grâce à une cascade de 164 centrifugeuses. 

    25 avril : Devant le risque de sanctions internationales par le Conseil de Sécurtié, l'Iran avertit qu'il suspendra ses relations avec l'AIEA si ces sanctions tombent. 

    28 avril : date butoir fixée par le Conseil de sécurité de l'Onu pour que l'Iran suspende ses activités d'enrichissement d'uranium. 

    3 mai : Paris et Londres déposent un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'Onu et demandent formellement à l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement. Ce projet se réfère au chapitre VII de la charte de l'Onu qui peut ouvrir la voie à d'éventuelles sanctions voire à une intervention militaire en cas de non respect. 

    8 mai : Mahmoud Ahmadinejad entre en conctact avec George W. Bush pour suggérer de "nouveaux moyens" de régler les tensions dans le monde, geste sans précédent depuis la révolution en 1979. 

    12 mai : le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, appelle les Etats-Unis à dialoguer directement avec le président Ahmadinejad pour résoudre la crise. 

    31 mai : Washington, par une manoeuvre politique de retournement vis-à-vis de Téhéran, se dit prêt à participer directement aux discussions sur le programme nucléaire iranien aux côtés des Européens, à condition que Téhéran suspende son enrichissement de l'uranium. Un rapprochement unique semble possible. 

    1er juin : l'Iran se dit prêt au dialogue avec les Etats-Unis mais refuse toutefois de suspendre l'enrichissement d'uranium. 

    6 juin : le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Javier Solana, propose à Téhéran une offre dont les détails sont gardés secrets. Les grandes puissances proposent d'aider l'Iran à construire des réacteurs à eau légère et de lui accorder des avantages commerciaux s'il suspend l'enrichisement de l'uranium, toutefois aucune mention de sanction n'est faite. 

    16 juin : l'Iran est "prêt à commencer à négocier", sans stipuler de "conditions préalables", déclare le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi.  

    31 juillet : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution exigeant que l'Iran "suspende toutes les activités liées à l'enrichissement" d'uranium avant le 31 août, menaçant la République islamique d'Iran de sanctions économiques et diplomatiques. 

    22 août : la Téhéran refuse la suspension de l'enrichissement tout en proposant des "négociations sérieuses", tout cela par le biais d'un document remis aux Nations unies.  

    31 août : Téhéran continue d'ignorer les ultimatums fixés par les grandes puissances pour suspendre son enrichissement d'uranium.  

    25 octobre : l'Iran met en service une deuxième cascade de centrifugeuses destinées à enrichir de l'uranium, dans son usine de Natanz. 

    23 décembre : Les premières santions tombent: Conseil de sécurité de l'ONU adopte la résolution 1737, édulcorée sous la pression de la Russie, interdit la vente de tout matériel ou technologie qui puisse contribuer aux activités de l'Iran dans les domaines nucléaire et balistique. Elle n'autorise pas le recours à la force et donne soixante jours à l'Iran pour "suspendre toutes ses activités nucléaires sensibles en termes de prolifération".  

     

    2007

    21 février : L'Iran ne manifeste aucune ouverture malgré le fait que le délai accordé en décembre par l'ONU à Téhéran pour suspendre ses activités nucléaires sensibles expire.  

    24 mars : le Conseil de sécurité de l'ONU alourdit les sanctions infligées à l'Iran dans sa précédente résolution (1737), pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement et de retraitement de l'uranium. L'Iran qualifie la résolution d'"illégale", et commence à limiter sa coopération avec l'AIEA. 

    23 mai : l'AIEA publie un nouveau rapport constatant que "L'Iran n'a pas suspendu ses activités liées à l'enrichissement" et accroît ses activités à l'usine de Natanz. Le pays aurait même accéléré le déploiement de ses centrifugeuses, dont 1300 tourneraient actuellement à plein régime.  

    13 juillet : Téhéran accepte que des inspecteurs de l'AIEA se rendent avant la fin juillet sur le site du réacteur à eau lourde d'Arak, qui était fermé aux inspections depuis mars, à la suite des sanctions imposées par l'ONU. 

    22 Août : un accord est conclu entre l'Iran et l'AIEA sur un calendrier de plusieurs mois pour que Téhéran réponde aux questions en suspens sur son programme nucléaire.  

    Fin août : un rapport de l'AIEA constate que l'Iran poursuit l'enrichissement d'uranium à Natanz, en y faisant fonctionner près de 2 000 centrifugeuses. 

    16 septembre : Bernard Kouchner, Ministre français des Affaires étrangères, affirme que le monde doit se "préparer au pire", c'est-à-dire à la possibilité d'une "guerre" avec l'Iran. 

    25 octobre : les Etats-Unis adoptent de nouvelles sanctions contre l'Iran. Elles visent les Gardiens de la révolution, l'unité d'élite Al Qods, et les trois principales banques du pays. 

    7 novembre : le président iranien affirme que son pays a atteint le cap des 3000 centrifugeuses, étape qui permet théoriquement d'obtenir suffisamment d'uranium enrichi nécessaire à la fabrication d'une bombe atomique. Il avait fait, le 2 septembre, une déclaration identique, mise en doute par l'AIEA. 

    15 novembre : un rapport de l'AIEA évoque des "progrès substantiels" dans la coopération de Téhéran avec l'agence mais qualifie ces avancées d'"insuffisantes". 

    3 décembre : publication d'un rapport des seize agences de renseignement américaines qui considère avec "un haut degré de confiance" que "l'Iran a arrêté son programme d'armement nucléaire à la fin 2003".  

     

    2008

    4 février : la télévision iranienne filme le lancement d'une fusée "de recherche", à l'occasion de l'inauguration du premier centre spatial iranien.  

    22 février : l'AIEA expose des éléments pouvant indiquer que le programme nucléaire iranien a "une possible dimension militaire". 

    3 mars : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution qui aggrave les sanctions de nature économiques et commerciales imposé à Téhéran depuis décembre 2006. 

    8 avril : Mahmoud Ahmadinejad annonce l'installation prochaine de 6 000 nouvelles centrifugeuses destinées à enrichir l'uranium à l'usine d'enrichissement de Natanz.  

    26 mai : un nouveau rapport de l'AIEA met en cause la transparence de la république islamique et ses agissements. 

    14 juin : nouvelle offre de coopération élargie du groupe des 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité et l'Allemagne). En échange de la suspension de l'enrichissement d'uranium, les grandes puissances "reconnaissent le droit de l'Iran à développer la recherche, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques". 

    9 juillet : tir d'essai d'un missile Shahab-3 ayant une portée de 1500 km. 

    23 juin : de nouvelles sanctions européennes sont prises contre Téhéran en raison de son refus de renoncer à l'enrichissement d'uranium. Les sanctions visent en partie la première banque iranienne, la Banque Melli.  

    19 juillet : nouvelle rencontre infructueuse des 5+1 et du négociateur iranien, malgré la participation inédite d'un diplomate américain. 

    28 septembre : une nouvelle résolution de l'ONU demande à l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, mais n'ajoute pas de nouvelles sanctions. 

    19 novembre : l'Iran continue à ignorer les injonctions du Conseil de sécurité et bloque toujours l'enquête sur un éventuel volet militaire de son programme nucléaire, déplore l'AIEA dans un nouveau rapport. 

     

    2009

    19 février : l'Iran franchit une nouvelle étape en se dotant, selon le dernier rapport d l'AIEA, d'une quantité suffisante d'uranium faiblement enrichi pour fabriquer, s'il le souhaite, de la matière fissile pour une arme nucléaire. 

    8 avril : les Etats-Unis annoncent leur intention de reprendre toute leur place, et sur le long terme, dans le processus de négociations engagé par les cinq membre permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. 

    9 avril : le président iranien inaugure à Ispahan la première usine de fabrication de combustible nucléaire. Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique déclare parrallèlement que l'Iran a installé 7000 centrifugeuses à Natanz. 

    28 août : un rapport de l'AIEA indique que Téhéran progresse dans son programme nucléaire, avec désormais 8 308 centrifugeuses à Natanz.  

    9 septembre : Téhéran transmet un texte de "propositions" aux grandes puissances.  

    14 septembre : l'Iran et le groupe des six annoncent la tenue d'une rencontre sur le dossier nucléaire, le 1er octobre, après les propositions formulées par Téhéran. 

    25 septembre : Barack Obama, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown accusent l'Iran d'avoir dissimulé une usine secrète d'enrichissement de l'uranium près de Qom. 

    1er octobre : les six grandes puissances chargées des discussions sur le nucléaire iranien et Téhéran se retrouvent à Genève pour relancer, après 14 mois d'interruption, des entretiens destinés à tester la volonté iranienne de lâcher du lest sur son programme nucléaire. 

    4 octobre : une analyse confidentielle de l'AIEA estime que l'Iran a acquis "suffisamment de connaissances pour pouvoir élaborer et fabriquer" une bombe atomique "fonctionnelle", selon le soir le New York Times. 

    18 octobre :ouverture d'uneréunion au niveau des experts à Vienne pour discuter des modalités de la mise en oeuvre de l'accord entre l'Iran, l'AIEA et le groupe 5+1. 

    21 octobre : les Etats-Unis, la Russie et la France remettent à l'Iran un nouvel accord sur l'enrichissement de l'uranium iranien à l'étranger. 

    26 octobre : l'Iran est prêt à livrer une partie de son uranium faiblement enrichi dans le cadre d'un accord international, indique le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki. 

    7 novembre : l'Iran refuse d'envoyer son uranium enrichi à l'étranger, affirme un responsable du Parlement. 

    18 novembre : Manouchehr Mottaki annonce le refus de l'Iran de transférer à l'étranger son uranium faiblement enrichi. 

    27 novembre : résolution de l'AIEA condamnant l'Iran pour son programme nucléaire et demandant la "suspension" de la construction du site nucléaire de Fordo, près de Qom, dont la révélation en septembre avait provoqué un tollé. 

    29 novembre : Téhéran annonce qu'il s'apprête à examiner la possibilité de produire de l'uranium enrichi à 20% et à construire 10 nouvelles usines d'enrichissement. 

    2 décembre : l'Iran confirme son intention de produire lui-même l'uranium fortement enrichi dont il estime avoir besoin pour son programme nucléaire. 

    10 décembre : les ambassadeurs occidentaux à l'ONU menacent l'Iran de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité si Téhéran continue de violer ses obligations internationales concernant son programme nucléaire. 

    16 décembre : l'Iran procède à un nouveau test de son missile balistique Sejil-2 capable de frapper Israël. 

     

    2010

    3 janvier : a nouveau menacé de sanctions, Téhéran donne aux grandes puissances un "ultimatum" d'un mois pour accepter un échange d'uranium selon ses propres termes, faute de quoi il produira lui-même l'uranium nécessaire pour son réacteur. 

    10 janvier : le commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan, David Petraeus, déclare que Washington a mis au point des plans militaires concernant les installations nucléaires iraniennes, dont des "bombardements". 

    12 janvier : un scientifique nucléaire est tué par l'explosion d'une bombe à Téhéran. L'attentat est attribué par l'Iran à Israël et aux Etats-Unis.  

    2 février : Mahmoud Ahmadinejad déclare à la télévision que l'Iran est prêt à envoyer une partie de son uranium faiblement enrichi à l'étranger pour obtenir le combustible hautement enrichi dont il a besoin pour son réacteur de recherche de Téhéran. 

    18 février : nouveau rapport de l'AIEA pointant la possibilité de la mise au point d'une ogive nucléaire par l'Iran. Téhéran accuse l'agence de se soumettre aux pressions des pays occidentaux. 

    30 mars : Nicolas Sarkozy et Barack Obama affichent leur entente à Washington sur la nécessité d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.. 

    19 avril : Téhéran annonce avoir approuvé de nouveaux sites pour l'installation d'usines d'enrichissement d'uranium. 

    17 mai : Téhéran, Ankara et Brasilia annoncent la signature d'un accord sur le nucléaire. L'Iran s'engage à transférer en Turquie 1 200 kilogrammes d'uranium faiblement enrichi, en échange de combustible destiné à son réacteur médical de Téhéran dans le délai maximum d'un an. 

    18 mai : le Conseil de sécurité examine un nouveau projet de sanctions pénalisant l'Iran pour son programme nucléaire, fruit d'un consensus entre les grandes puissances. 

    31 mai : l'Iran a produit au moins 5,7 kilos d'uranium enrichi à 20%, un matériau dont Téhéran affirme qu'il est destiné à son réacteur nucléaire de recherche, selon un document confidentiel de l'AIEA. 

    9 juin : le Conseil de sécurité inflige des sanctions à l'Iran, pour la quatrième fois depuis 2006. La résolution 1929, rédigée par les Etats-Unis et co-parrainée par l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne est ratiifée par 12 voix contre 2 et une abstention. Le Brésil et la Turquie vote contre, le Liban s'abstient. 

    21 juin : Téhéran exige le remplacement de deux inspecteurs de l'AIEA soupçonnés d'avoir divulgué le contenu du rapport de l'Agence sur l'Iran, fin mai. 

    Juillet : un physicien iranien "enlevé" en Arabie Saoudite et emmené aux Etats-Unis, se réfugie au bureau des intérêts iraniens à Washington, selon le site de la télévision d'Etat. Les Etats-Unis démentent. 

    21 août : la Russie met en route la centrale de Bouchehr, première centrale nucléaire d'Iran. 

    22 août : l'armée dévoile le prototype de son premier drone à long rayon d'action, le Karrar. 

    Septembre: l'Iran possède au moins 22 kilos d'uranium hautement enrichi selon un rapport de l'AIEA.  

    Novembre : l'Iran a du suspendre un moment ses activités d'enrichissement d'uranium à la mi-novembre, indique un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Téhéran admet qu'un virus informatique, Stuxnet, est en cause.
    Un chercheur en physique nucléaire est tué et un autre est blessé dans un double attentat à la voiture piégée à Téhéran. L'Iran accuse "le Mossad et la CIA". 

    Décembre : l'Iran annonce sa première production de concentré d'uranium (yellowcake). 

     

    2011

    Janvier : les négociations reprises en décembre à Genève après 14 mois d'interruption entre Téhéran et les 5+1 aboutissent à un échec à Istanbul. 

    Mai : l'Union européenne et les Etats-Unis renforcent leurs sanctions. 

    Juin : l'Iran annonce son intention de transférer des centrifugeuses de Natanz à Fordow, près de Qom. Ce qu'il fait en août. 

    Juillet : Téhéran annonce l'installation de centrifugeuses plus rapides, précisant que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a été "informée". Un nouvel expert nucléaire iranien est assassiné. 

    Septembre : l'Iran se dit prêt à arrêter sa production d'uranium faiblement enrichi mais ces déclarations sont accueillies avec scepticisme par les milieux diplomatiques.
    Novembre: un nouveau rapport de l'AIEA souligne que Téhéran "a mené des activités relatives à la mise au point d'un engin explosif nucléaire". Les pays occidentaux décident de prendre des mesures.contre les secteurs bancaire et pétrolier iraniens. 

    Décembre: L'Iran "teste avec succès" un missile de croisière sol-mer.

     

    2012

    Janvier: L'Iran débute l'enrichissement d'uranium sur son site de Fordow. Un scientifique iranien est tué dans l'explosion d'une voiture à Téhéran. Trois autres scientifiques iraniens ont été tués depuis janvier 2010, dont deux travaillaient pour le programme nucléaire. L'Union européenne réduit ses transactions avec la banque centrale d'Iran et décide un embargo pétrolier. 

    Mai: Moscou propose d'enrichir l'uranium à 20% contre une levée des sanctions 

    Aout: l'Iran a doublé ses capacités d'enrichissement d'uranium sur son site de Fordow, selon un rapport de l'AIEA, qui accuse aussi le pays, d'entraver son travail sur le site de Parchin.

     

    2013

    Février: l'AIEA annonce que l'Iran a commencé à installer des centrifugeuses plus modernes sur son site d'enrichissement d'uranium de Natanz, 

    Mars: L'Iran diposera de l'arme atomique dans "un peu plus d'un an", selon Obama

    Juin: Les Etats-Unis renforcent les sanctions contre l'Iran, en s'attaquant à sa monnaie.. L'Iran ne veut pas la bombe atomique, assure Ali Velayati dans le cadre de la campagne pour la présidentielle, remportée par le modéré Hassan Rohani, ancien négociateur nucléaire sous le président Khatami. 

    Aout: deux jours après son investiture, le président Rohani se dit prêt à des "négociations sérieuses" sur le nucléaire. 

    Septembre: Rohani transfère les négociations nucléaires au ministère des Affaires étrangères dirigé par Mohammad Javad Zarif, un diplomate considéré comme modéré, premier d'une série de gestes d'apaisement.
    Le 26, les chefs de la diplomatie des 5+1 rencontre Zarif à New York. C'est la première fois que le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'entretien avec son homologue iranien. 

    Octobre: reprise à Genève des négociations de l'Iran avec les 5+1

    10 novembre: première réunion à Genève entre les 5+1 et l'Iran. Aucun accord n'est trouvé malgré des avancements notables selon tous les diplomates alors présents. La France se fait remarquer pour son insistance sur certains points qui semblent bloquer un possible traité. Fabius et la diplomatie s'attirent de vives critiques de certains alliés européens. 

    20 novembre: début d'une nouvelle réunion à Genève. 

    21 novembre: selon les participants aucun accord n'aurait été encore trouvé mais les efforts semblent peu à peu payer. 

     

    Questions d'Orient/ Le 21 novembre 2013


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  • Nucléaire iranien:

    aucun accord trouvé mais une nouvelle réunion laissant de grands espoirs le 20 novembre

     

    Le 10 novembre dernier, les trois jours de travail entre les grandes puissance au sujet du nucléaire iranien n'avaient pas abouti. Pourtant de grands espoirs sont placés sur ces concertations au sujet des tensions agitant depuis depuis dix ans le Proche-Orient. 

    Si ces trois jours n'ont pas abouti c'est aussi car certains participants aux négociations ont voulu obtenir des réponses peut-être encore jugées trop indécises à des questions sensibles comme celles de l'usine à eau lourde d'Arak dont l'ouverture est prévue en 2014. La France notamment a, non sans éveillé quelques mécontentements, était insistante sur ces points. 

     

    Mais la couleur a été annoncée pour la prochaine réunion du 20 novembre: un accord va (doit) être trouvé a annoncé la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Aston et le ministre iranien des Affaires Etrangères Mohammed Jawad Zarif. 

    D'après les peu d'informations que les autorités ont transmises après le 10 novembre, les accords auraient buté lors de la rédaction d'un accord temporaire de six mois qui semblait être la première étape dite "vérifiable" vers un accord permanent. 

    Quelles sont les points à éclaircir pour les occidentaux? Il s'agit avant tout de garanties au sujet du réacteur à eau lourde d'Arak devant être opérationnel en 2014 mais aussi concernant les suspicions sur la question de la fabrication de plutonium et l'enrichissement de l'uranium à 20%, étape nécessaire avant l'enrichissement à 90% ,qui lui serait à des fins militaires. Des questions semblaient aussi se poser autour d'un parc de 19 000 centrifugeuses et autour de la fabrication probable d'une nouvelle génération de centrifugeuses permettant d'aller cinq fois plus rapidement. 

    Ces questions en suspens doivent être réglées lors de cette rencontre du 20 novembre ce qui permettrait à l'Iran de se dégager et de s'alléger de "manière limitée et réversible" des sanctions. Ces sanctions paralysent ou tout du moins entravent énormément l'économie iranienne notamment la sanction ayant abouti au gel des avoirs iraniens dans des banques de pays tiers (aucune aux USA toutefois). Pour se donner une idée, des experts auraient envisagé que cette mesure touche des sommes allant jusqu'à plusieurs dizaines de milliards de dollars. 

     

    La réunion avait commencé le jeudi à Genève entre hauts fonctionnaires. Il semble que de manière imprévisible, devant l'opportunité inespérée, des ministres aient accouru. Est d'abord arrivé le sécrétaire d'état américain John Kerry, puis l'allemand Guido Westerwelle, l'anglais William Hague, le français Laurent Fabuis; le ministre russe Sergueï Lavrov et le vice-ministre chinois Li Baodung étant en retard. 

    Fabius a été le premier chef diplomatique à annoncer le 10 novembre l'impasse et le long chemin qu'il restait à faire, selon lui. Cette détermination de la France concernant des questions et des éclaircisements précis a beaucoup irrité certains de ses partenaires. 

    «Les Américains, l’Union européenne et les Iraniens ont travaillé de façon intensive pendant des mois sur cette proposition et ce n’est rien de plus qu’une tentative par Fabius de se donner de l’importance tardivement», a ainsi déclaré à des journalistes un diplomate occidental.

     

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    Et la diplomatie française de répondre qu'elle voulait à tout prix éviter une euphorie qui avait conduit en 2003-2004 à l'échec d'un accord sur la suspension de l'enrichissement. Depuis Téhéran, Hassan Rahoni a, quant à lui, exorté les participants à ne pas manquer une telle occasion d'accords après dix ans de confrontations à l'aveugle. 

     

     

    Mais d'après l'avis de tous, ce premier échec n'est pas irrémédiable...reste à attendre ce que les participants auront réussi ces jours. Malgré tout, il est vrai que l'on peut noter l'avancement historique des relations et espérer. 

    "Nous travaillons ensemble et heureusement nous allons être capables de parvenir à un accord quand nous nous rencontrerons à nouveau" a déclaré avec un sourire un peu forcé Zarif. 

     

    Tout cela est sans compter l'inquiétude que fait planer cette possibilité d'accord sur Israël, légendaire opposante à l'Iran, demandant fermement à François Hollande lors de son voyage ces jours de ne surtout pas reconnaître ce type d'accord qui pourrait mener à un Iran nucléaire. 

    Benjamin Netanyahu a grondé sur ce qu'il qualifie d'un "marché de dupe". Il a assuré que Israël ne reconnaitrait aucun accord et que le pays assurerait sa sécurité seul. Les Etats-Unis ont réagi en garantissant que si accord il y avait, le pays était très déterminé à ce que l'Iran n'acquière par l'arme nucléaire. 

     

    La nouvelle rencontre doit donc avoir lieu aujourd'hui et surement dans les jours qui viennent. L'avenir proche révelera si les opposants historiques parviendront à se serrer la main ce qui serait une grande nouvelle dans la géostratégie du Proche Orient. 

     

    Questions d'Orient/ Le 20 novembre 2013


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