• Syrie: un combattant rebelle décapité par erreur

    Syrie:

    Un combattant rebelle décapité par erreur

     

    Hôpital d'Alep, 10 novembre, l'armée rebelle syrienne est en pleine débâcle. Les troupes pro-gouvernementales viennent de reprendre la ville d'Al-Safira et la base 80 accollée à l'aéroport d'Alep.

    Un homme blessé, à l'agonie vient d'être transféré dans cet hôpital tenu par les rebelles après avoir été touché lors de combats contre les forces du gouvernement, à la périphérie de la ville. Sous l'emprise de médicaments dont les doses n'ont pas forcément été administrées avec grande prudence, il délire. Il va bientôt s'écrire: "Ali, Hussein". Ali et Hussein sont les noms des deux premiers imams vénérés dans la branche religieuse du chiisme, branche de l'islam à laquelle appartient la famille al-Assad et que déteste particulièrement les rebelles. 

    Cet homme c'est Mohamed Marrouch et en prononçant ces mots il vient de signer son arrêt de mort. C'est l'EIIL (L'Etat Islamique en Irak et au Levant) qui va se charger de finir la besogne. Pris pour un proAssad, Marrouch va être décapité devant une foule rassemblée à Alep comme le montre la vidéo sur le site de l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme. 

    Le Président de l'organisme des droits de l'homme, Rami Abdelrahman, a affirmé que la victime a été identifiée par la suite par le groupe Ahrar al Cham, un allié de l'EIIL. 

    "EIIL a reconnu avoir tué le rebelle et avoir arrêté un tunisien qui lui aurait coupé la tête" a encore déclaré le Président Abdelrahman. Ce tunisien aurait ensuite été déféré devant un tribunal islamiste toujours à Alep. 

     

    Cette exaction semble prouver deux choses: 

    -> plus le temps avance, plus la rébellion semble s'éparpiller en une multitude de groupes rebelles dont la plupart sont dorénavant affiliés officiellement à Al-Qaïda (comme c'est le cas de l'EIIL). 

    -> cette rébellion échappe à tout contrôle stable et profitable défendant clairement sous les armes la liberté d'un peuple et l'évincement d'un gouvernement. Il faut voir en ces groupes islamistes qui combattent l'archétype des combattants du djihâd dont l'objectif premier est le fondation d'un califat ou tout du moins d'un Etat islamiste régi par la charia et les ouléma.

    Autant dire que les soucis du peuple syrien ne sont plus franchement le centre des préoccupations. 

     

    Questions d'Orient/ Le 29 novembre 2013


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