• Journalistes exécutés : des revendications, une enquête

    Mali

    Journalistes exécutés: des revendications, une enquête

    Deux journalistes français ont été enlevés le 2 novembre à Kidal près du massif des Ifoghas au Mali. Le soir même, leurs coprs étaient retrouvés criblés de balles à une dizaine de kilomètres. 

    Les accusations avaient été portées sur le MNLA (Mouvement National de Libération de l'Azawad) qui est un mouvement touareg. La confusion était alors totale et on remarquait que la régulière prise sentimentale et passionnée des politiques français faisait encore son effet, quelques jours après la libération des quatre otages du Mali. 

    Aujourd'hui, les choses s'éclairent. Le propriétaire du 4x4 qui a servi à l'enlèvement puis au transport hors de la ville a été retrouvé et son propriétaire identifié. Il s'agit de Bayes Ag Bakabo, un Touareg qui est fortement soupçonné d'avoir planifié l'enlèvement. Une source de sécurité malienne a mentionné l'éventualité d'une action pour servir AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), organisation qui, après son éviction du pays par l'opération Serval retrouve une importance poussant l'armée française à coordonner de nouvelles opérations de sécurisation du nord du Mali. 

    Bakabo serait soupçonné d'entretenir des liens avec la famille de Hama Lamine Sall, de nationalité mauritanienne et dont la mère est touareg. 

    Mais Bakabo serait aussi complice et de la même tribu que Ambery Ag Rhissa, un des responsables de la rébellion touareg du MNLA à Kidal. Or les deux journalistes venaient de l'interviewer et ils ont été enlevés sur le pas de sa porte et exécutés deux heures plus tard à une dizaine de kilomètre extra-muros de Kidal. 

    Selon la même source malienne, le MNLA avait un moyen de se recycler pour Bakabo après son engagement dans AQMI. Et selon Europe 1, jeudi, l'homme souhaitait se racheter auprès d'AQMI à qui il aurait volé de l'argent lors de l'échec de l'organisation devant la poussé française dans l'Adrar des Ifoghas. Des contacts à Kidal l'aurait prévenu de la présence des journalistes...le tour était joué.

     

    La nouveauté est actuellement d'admettre que leur capture n'aurait jamais du se transformer en exécution. En réalité, le 4x4 serait tombé en panne faisant trembler les rebelles se sachant traquer par l'armée française. Ils auraient alors pris la décision d'exécuter les deux français froidement. 

    En effet, Bakabo aurait enlevé les journalistes pour les remettre à la Katiba, une unité de combattants d'AQMI dirigée par Abdelkrim Tragui, ancien lieutenant touareg d'Abou Zeid, chef d'AQMI tué en début d'année lors de l'offensive française et tchadienne. 

    Ces informations auraient été confirmées par Europe 1: Bakabo après avoir promi à son chef l'enlèvement pour se racheter l'a rappelé, l'informant de la panne. "Tuez-les" aurait simplement répondu le chef islamiste. 

     

    Laurent Fabius, ministre français des Affaires Etrangères a estimé l'hypothèse de la panne probable. 

    Mercredi, malgré la confusion, la chaine d'information mauritanienne Sahara Medias, aurait reçu une revendication formelle d'AQMI. 

    Toujours est-il que les alliances, systèmes tribaux caractéristiques de la civilisation islamiste semblent mettre en jeu non seulement AQMI mais aussi des chefs touaregs. 

    Qui a eu quel rôle? Difficile encore de répondre à la question. 

     

    Questions d'Orient/ Le 8/11/2013


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