• Syrie: Le Kremlin accuse Assad de provoquer les rebelles par des déclarations ambigües

    Syrie:

    le Kremlin accuse Assad de faire monter la pression par des déclarations ambigües

     

    Si cela s'avère réel, ça n'est pas très malin de la part du président syrien. Son allié traditionnel, Moscou accusait hier le président al-Assad de provoquer volontairement l'opposition syrienne en déclarant tout bonnement sa possible candidature aux éléctions présidentielles de 2014 dans le pays. 

    Le Kremlin a fait remarquer que ce type de déclaration ne faisait qu'exacerber les tensions entre les deux camps alors même que nous nous situons à un mois de la conférence de paix de Genève 2 et que l'opposition a placé comme conditions sine qua non l'assurance du départ du président syrien pour entamer les négociations. "De tels propos ne font que faire monter la tension et ne calment guère la situation", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov dans une interview à l'agence Interfax, paroles rapportées dans le quotidien libanais francophone l'Orient-Le-Jour. 

    Mais le régime garde la tête froide et a encore affirmé que nul ne pouvait empêcher le président Assad d'être candidat voir reconduit à l'éléction présidentielle. Très démocratiquement, le ministre des Affaires étrangères syrien a déclaré: "Nous voulons qu'à la fin (des discussions), les urnes décident qui dirigera le pays". Ce dernier n'a pas non plus manqué de jouer sur les mots et a fait un clin d'oeil fourbe au président Hollande: "le président Assad jouit d'une très grande majorité, contrairement au président (français) François Hollande qui n'a que 15 % d'opinions favorables dans son pays". Fayçal Moqdad a rajouté que "Personne n'a la droit d'interférer et de dire s'il doit être candidat ou pas. C'est une décision qui doit être prise par le président lui-même avec le soutien du peuple syrien". 

    Et comme prévu, ça coince. Il fallait s'en douter, les rebelles ont opposé un refus catégorique à ce projet. Après, il y a les deux camps chez les rebelles: modérés et islamistes. Al-Nostra, front islamiste rattaché à Al-Qaïda a déjà refusé tous les résultats qui pourraient émerger de la conférence de Genève 2. Dans la première interview qu'a accordé le groupe dorénavant indépendant, son chef Abou Mohammad al-Joulani a déclaré à al-Jazira que: "Les participants ne représentent pas les gens qui se sont sacrifiés et ont versé leur sang" pour lutter contre le régime Assad. 

    Un mois avant Genève 2 l'opposition n'a jamais été autant divisée. Le minorité kurde a fait savoir qu'elle souhaitait disposer d'une délégation indépendante de celle de l'opposition et du régime. 

     

    Parallèlement à ces déclarations, l'émissaire international, Lakhdar Brahimi a fait une intervention pour dénoncer les enlèvements de quatre militants de l'opposition. Il a exigé leur libération. Que qui s'agit-il? Les noms de Raza Zeitouneh, Waël Hamada, Samira Khalid et Nazed al-Hamadi ont été mentionnés par les Comités Locaux de Coordination (LCC) et rapportés par l'Orient-Le-Jour. Ces hommes auraient enlevé près de Damas le 10 décembre par des inconnus dans un secteur rebelle. Ces enlèvements font suite à celui de Rajaa Nasser, un opposant appartenant au parti d'opposition modéré et toléré par le régime du CCCND (Comité de Coordination pour le Changement National et Démocratique). 

     

    A Alep, dans les banlieues de la ville et les villages voisins, l'armée de l'air syrienne a continué à pilonner les zones rebelles. Cela fait maintenant cinq jours que le régime et les avions militaires bombardent en larguant des barils de TNT faisant plus de 160 morts, tandis que Médecins sans frontières déclarait que ce serait plus 189 morts. "Après quatre jours de largage de barils d'explosifs sur Alep, le régime (...) a frappé Tall Alam", un village au sud-est de la deuxième ville du pays, a indiqué sur Facebook le "centre médiatique d'Alep", un réseau de militants. D'autres groupes de réseaux sociaux (Shahba Press) ont ausi déclaré avoir subi des raids aériens à Daret Ezza, Marea, Minbej et Anadane, des villages et localités au nord d'Alep et tenus fermement depuis plus d'un an par l'opposition.

    "Il sera difficile, voire impossible, que l'armée avance dans les quartiers rebelles d'Alep, mais je pense que le régime tente de monter la population contre les rebelles", a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

    13 soldats syriens ont été tués hier dans des combats avec des jihadistes dans la ville de Deir ez-Zor, à l'est du pays selon OSDH.

     

    Questions d'Orient Le 20 décembre 2013


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